Le jardin forestier, un écosystème nourricier

Les forêts sont les écosystèmes les plus autonomes, pérennes et fertiles que l'on trouve sur notre planète.
Elles ne nécessitent aucun arrosage, labour,engrais ou pesticides pour se développer et se réguler.
 Leurs sols vivants, fertiles, et riches en humus, ont la capacité de retenir l'eau et ne s'érodent pas. Les forêts sont également les espaces qui produisent le plus de biomasse au m2, en raison de la verticalité des végétaux et de la richesse du sol en organismes vivants.

Forêt nourricière, forêt comestible, jardin forestier sont autant de traductions possibles au terme Anglo-Saxon de Food Forest : littéralement une forêt qui produit de la nourriture.
Ce principe de culture tend à recréer une forêt en utilisant des arbres et végétaux consommables par l'Homme.
Les résultats des expériences en la matière sont éloquents, il suffit pour s'en convaincre de prendre connaissance du travail des Fraternités Ouvrières de Mouscron (Belgique), de Robert Hart en Angleterre, de Geoff Lawton en Australie et en Jordanie, de Bill Mollison de par le monde.

A titre d'exemple, le jardin forestier des Fraternités Ouvrières de Mouscron est une Food Forest installée dans un jardin de 1800m2. On y dénombre plus de 2000 arbres et arbustes fruitiers de plus de 1300 variétés différentes, sans compter les cultures légumières annuelles, les fleurs et plantes aromatiques.

Concevoir une forêt nourricière

Par opposition au verger où l'on cultive des arbres de même espèce, âge et taille, la forêt présente un grand nombre d'espèces, de tailles et d'âges différents.

On cherchera à recréer les 7 étages qui composent une forêt naturelle, le choix des espèces dépendra du climat

1 – La canopée 

Composée de grands arbres à fruits ou à noix : cerisiers, pruniers, châtaigniers, figuiers, pommiers, poiriers, pacaniers, grenadiers...

2- La strate des petits arbres
Arbres à fruits et noix de moindre développement : amandiers, pêchers, nectarines, abricotiers, sureaux... ou grands arbres comme pour la canopée mais taillés à des dimensions moindres

3 - La strate arbusive

Arbustes et buissons : groseilliers, mûriers, framboisiers, noisetiers, cognassiers, amélanchiers...
La biodiversité commence à trouver sa place dans cette strate : fleurs, arbustes mellifères, buissons spontanés


 4 – la strate herbacée
Légumes-fruits, légumes-feuilles, fleurs, petit buissons, plantes aromatiques.
5 – les couvre-sols
Fraisiers, ail des ours, aromatiques rampantes, fleurs...

6 – les lianes
Elles vont grimper sur les strates hautes pour occuper l'espace inoccupé des troncs :
kiwis, vignes, passiflore, haricots à rames, courges, concombres, melons, pois de senteur, rosiers...

7- les racines
Ail, oignons, poireaux, pommes de terre, betteraves, patates douces, radis, carottes, panais, consoude...

Comme toute forêt, la forêt nourricière comporte des zones ensoleillées (lisières, clairières), et des zones d'ombre de différentes profondeurs. Il conviendra de placer les plantes des strates inférieures selon les besoins en ensoleillement des différentes espèces.
L'aménagement de clairières et de mares est primordial pour créer des micro-climats au sein de la forêt.

La faune est également une composante à prendre en compte. Outre les organismes du sol, la forêt abritera une faune spontanée d'insectes, oiseaux, mollusques, rongeurs, batraciens, hérissons, selon les habitats présents.
Dans un écosystème équilibré, les oiseaux et crapauds réguleront naturellement la population d'insectes nuisibles. Une forêt bien installée offrira suffisamment de nourriture pour qu'Hommes et oiseaux trouvent leur compte. On peut aussi agrémenter la forêt d'arbres à baies, comme le sureau noir ou le sorbier des oiseleurs, qui fructifient beaucoup et ont la faveur des oiseaux.
Pour lutter contre les mulots et campagnols, on pourra planter des plantes répulsives pour ces animaux, telle que l'Incarvillée.
Les canards domestiques, comme dans tout jardin, feront une razzia sur les limaces et escargots.

Enfin, le sol ne sera pas travaillé. La totalité des matières végétales non consommée sera laissée au sol pour nourrir les organismes qui fabriquent l'humus.
Pour la culture des légumes dans les clairières, un travail superficiel pourra être envisagé, mais des buttes autofertiles sont également possibles, tout comme les jardins en carré ou en lasagnes.
La Fée VERTE

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